Miss Charity


À l’occasion de la journée des droits de la femme (oui je sais, j’en parle plus d’un mois après...), l’école des loisirs a décidé cette année de mettre en avant des auteures et des personnages féminins avec l'opération Petites et Grandes héroïnes. C’est comme ça que j’ai pu découvrir Miss Charity, une version romancée de l’enfance de Béatrix Potter par Marie-Aude Murail, publiée en 2008.

Miss Charity nous raconte l’histoire de Charity Tiddler, âgée de 5 ans, que l’on suivra jusqu’à ce qu’elle devienne une jeune femme. Issue de la bonne société anglaise à la fin du XIXe siècle, elle n’a que peu de contacts avec ses parents. Elle a pour seule compagnie sa nurse Tabitha, une irlandaise un peu folle, qui lui raconte des histoires assez macabres pour l’endormir, et sa gouvernante Blanche Legros, une française, qui lui enseignera la langue de Molière et le piano, de façon assez désespérée, jusqu’à ce qu’elle lui fasse découvrir l’aquarelle, ce qui sera pour Charity une véritable révélation. Et évidemment, toute une ménagerie composée de souris, corbeaux, lapins, crapauds et canards sauvés des cuisines.,,
Au fil des années, Charity s’intéresse à de plus en plus de choses : champignons, insectes, sciences, pièces shakespeariennes qu’elle apprendra par cœur... Elle va peindre tous ses animaux de compagnie et finir par créer des histoires pour divertir les enfants de son entourage. Parmi eux se trouve son filleul Noël, fils de son ancienne gouvernante et désormais amie Blanche et de son mari Herr Schmall. Son couple d’amis va alors la pousser à faire publier ses histoires, ce qu’elle fera et bien évidement connaîtra le succès.
Mais au XIXe siècle, le but d’une jeune femme est de trouver un mari et de fonder une famille. C’est pourquoi sa mère lui présentera plusieurs prétendants, afin que sa fille d’une vingtaine d’année ne finisse pas vieille fille. Parce que oui, à 20 ans, il faut commencer à s’inquiéter de ce genre de chose…, et surtout qu’elle n'ait pas la honte de devoir travailler. Mais par chance, Charity arrivera à faire ce que bon lui semble, et son succès lui apportera l’indépendance financière nécessaire pour y parvenir…

Cela faisait bien une dizaine d’années que je n’avais pas dévoré un livre en si peu de temps (deux jours, parce que maintenant que je suis adulte, j’ai des responsabilités et pleins de trucs un peu chiants du genre…). À chaque fin de chapitre, je ne pouvais pas m’empêcher de commencer le suivant. Je l’ai même lu dans le bus alors que c’est la dernière chose à faire si je ne veux pas avoir le mal des transports. Vous l’aurez donc compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, et pas seulement parce qu’il s’agit d’une femme qui, malgré les bâtons qu’on lui met dans roues, arrive à atteindre ses objectifs et à réaliser ses rêves. L’autre chose qui m’a plu, c'est qu’à travers la vie romancée de Beatrix Potter, Marie-Aude Murail dit tout simplement qu’il suffit d’un peu de passion pour faire ce que l’on aime, malgré les obstacles. Et ce message ne s’adresse pas seulement aux jeunes filles, mais à n’importe qui. Ce n’est pas une question de sexe, même si dans le livre, c’est surtout de la place de la femme dont on parle. Je pense que même un adolescent mâle peut parfaitement se retrouver dans cette histoire. Adolescent ou adulte d’ailleurs, peu importe.
Après tout, quand on est passionné par quelque chose, pourquoi ne pas essayer de vivre de cette passion ?

Si la version « de poche » m’a parfaitement convenue, je ne saurais que trop recommander le format original, qui comporte plus d’illustrations et surtout plus grandes. Après tout, quand on parle de Beatrix Potter, même de façon implicite, les illustrations sont absolument indispensables.

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